Vingt huit avril 2017, direction aéroport Montreal-Trudeau. C’est là que va enfin débuter ma première expérience de voyage humanitaire avec l’organisme VOSH. Notre destination: la Moldavie, un minuscule pays d’Europe de l’est, un des plus pauvre de cette partie du globe. Hormis quelques rares habitants plus choyés installés à la capitale, Kishinev, la plupart des gens de ce pays demeurent dans des zones rurales où les services de tout ordre sont très limités, voire inexistants. Notre implication est donc tout à fait la bienvenue. C’est en collaboration avec les responsables des services sociaux de là-bas que nous travaillons. Ils se sont occupés de distribuer des « invitations » aux gens les plus vulnérables de la région afin qu’ils puissent bénéficier de nos services.
Nos services: nous sommes une belle équipe constituée de 23 étudiants en optométrie, 2 optométristes montréalaises, 2 optométristes roumaines, 2 opticiens français, 4 assistants, sans oublier notre superviseur et organisateur le Père Pierre Labine et quelques traducteurs locaux. Nous logeons dans un camp de vacances situé à 10 minutes en minibus du village où sont nos installations. Tous les matins, nous quittons vers 7h45 pour débuter l’examen oculo-visuel d’environ 300 personnes quotidiennement. Leur vision est évaluée ainsi que leur santé oculo-visuelle, puis ils sont ensuite pris en charge par les bénévoles du dispensaire afin qu’on leur déniche une paire de lunette donnée par la population québécoise de l’autre côté de l’Atlantique. Nous réussissons toujours à trouver une lunette dont la prescription est vraiment très près de ce que le patient a besoin. Des petits et parfois de plus grands miracles sont accomplis chaque jour! Des prescriptions allant de -24.00 à + 24.50 dioptries, en passant par des cylindres de -8.00 dioptries à des axes obliques sont des extrêmes qui nous surprennent chaque jour! Tout le monde travaille dans l’harmonie et la collaboration. Les villageois moldaves, qui ont pourtant la réputation d’être des gens plutôt froids, sont très reconnaissants! Ils nous remercient par des accolades chaleureuses, des sourires et parfois des bises sur la main ou sur les joues. Certains reviennent même nous voir avec des petits cadeaux ou des fleurs pour nous remercier davantage… Malgré la barrière de la langue, cette appréciation, cette chaleur humaine sont comprises et ressenties sans équivoque! Mon coeur est vraiment touché par toute cette reconnaissance.
Mon expérience avec VOSH a été un des moments forts de ma vie, une expérience que je voudrai sans aucun doute revivre dans les années à venir. Donner son temps et son savoir pour des gens qui n’ont pas la même chance que nous, c’est acquérir une richesse qui n’a pas de prix, richesse tant par les rencontres humaines de l’équipe de jeunes étudiants en optométrie, d’organisateurs et de bénévoles que par les rencontres humaines du peuple moldave qui gagne tant à être connu…
Merci à tous les bénévoles de cette mission ainsi qu’à l’immense travail du Père Labine sans qui tout cet accomplissement ne pourrait être rendu possible…
Isabelle Bisson, optométriste